Le 21 octobre 2019, Safia, 32 ans, une mère de 4 enfants est tuée de plusieurs coups de couteau par son ex-conjoint dans un immeuble du quartier Grand Parc à Bordeaux. Ce nouveau drame vient allonger la trop longue liste des victimes de violences conjugales.
Il est 14h30 ce lundi 21 octobre 2019, lorsque les secours interviennent au n°2 de la rue du Docteur-Schweitzer, au deuxième étage d’un immeuble HLM du quartier Grand Parc à Bordeaux. Ils trouvent une jeune femme décédée de plusieurs coups de couteau. Son corps présente plusieurs plaies, dont une mortelle, au thorax. Safia Mohammedi, 32 ans, était de nationalité algérienne et mère de quatre enfants, deux petites filles et deux petits garçons âgés de 2, 4, 9 et 11 ans.
Agressée sur le palier de son appartement, elle s’est effondrée à l’étage du dessous, après avoir tenté de fuir indique le parquet de Bordeaux qui a ouvert une enquête pour « homicide volontaire »
>>> Sur notre site: Bordeaux : émotion après le meurtre de Safia, mère de quatre enfants
Des faits de violences conjugales
Au Grand Parc, les voisins de Safia Mouhammedi sont sous le choc. Ses quatre enfants ont été mis en sécurité sur décision du parquet. Les policiers, chargés de l’enquête, n’ont retrouvé aucun témoin sur place. Mais ils sont à la recherche de l’ex-conjoint de la victime, qui s’était séparée de lui depuis juillet 2017, déjà connu pour des faits de violences conjugales. En avril 2019, la mère de famille avait porté plainte contre lui pour des "violences par ex-conjoint ayant entraîné une interruption totale de travail inférieure à huit jours".
Elle avait dénoncé des faits de crachats, d’injures et de coups qui avaient été partiellement contestés par le mis en cause. Ce dernier avait reconnu un coup de poing et accusait lui aussi son ex-compagne de violence. Placé en garde à vue, l’ex-mari en était ressorti muni d’une convocation devant le tribunal correctionnel de Bordeaux où il devait être jugé le 17 janvier 2020 devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Une précédente procédure pour des violences conjugales avait été engagée en 2017, à la suite d’une plainte, et avait fait l’objet d’une mesure de médiation.
Arrivé en France en 2016, le couple avait déposé une demande d’asile. Safia Mohammedi l’avait obtenu voilà quelques mois. La jeune femme démarrait une nouvelle vie, elle travaillait comme femme de ménage et venait d’emménager au Grand-Parc, avec ses enfants, en juillet 2029, après avoir vécu à Cenon et Bègles où elle était suivie par le centre d’accueil de demandeurs d’asile (Cada) géré par France Terre d’Asile. Débouté de sa demande d’asile, son époux faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).
>>> A lire, notre dossier : Violences conjugales
Le féminicide est confirmé
Le féminicide est confirmé. Interpellé au lendemain du drame, le suspect, Merzouk O., 41 ans, un ressortissant algérien sans profession au casier judiciaire vierge, est mis en examen pour meurtre avec préméditation au terme de sa garde à vue et placé en détention, après être passé aux aveux.
>>> Sur notre site: Femme tuée à coups de couteau à Bordeaux : le mari est passé aux aveux
"Il a reconnu pendant sa garde à vue avoir tué" cette mère de 4 enfants, dont il est le père, avec laquelle "il était encore marié, mais séparé", indiquant qu’il ne supportait pas la rupture,
précise le procureur adjoint de Bordeaux Jean-Luc Puyo. Le magistrat ajoute :
"Plusieurs éléments de l’enquête" accréditent l’hypothèse d’un acte prémédité. "Nous ouvrons une information judiciaire pour assassinat, c’est-à-dire un homicide volontaire avec préméditation."
" Il conteste la préméditation et invoque une dispute au cours de laquelle le ton serait monté ", ajoute le magistrat.
Selon des associations qui luttent contre les violences faites aux femmes, Safia Mohammedi était la 124e victime de féminicide, en France, depuis le début de l’année 2019. En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex, d’après le ministère de l’Intérieur.
Les commentaires sont fermés pour cet article.
Les commentaires sont fermés pour cet article.